Description du livre
Après Idrissa Sow Gorkoodio, voici que Yaffa nous ouvre l'univers merveilleux des contes. Cependant, il le fait en sage. Les contes ont toujours nourri la sagesse africaine et participé à l'éducation de nos peuples. Yaffa l'a fort bien compris, lui qui navigue loin des justes rivages du conte pour emprunter le noble coursier des paraboles; au demeurant, ce genre est presque méconnu par la plupart de nos auteurs. Et l'on a coutume d'en trouver que dans les livres religieux. Et pourtant que la parabole est fort instructive! Elle allie la sentence à l'énigme de la vie et sa richesse ne peut être découverte que par les âmes supérieures. Mais n'ayez crainte, Yaffa est un instituteur qui connaît son métier. En pédagogue averti, il sait ne pas rendre hermétique sa leçon. La parabole qu'il nous propose dans ce livre est simplement savoureuse. Elle va à l'encontre de ce que la tradition nous a donné comme peinture de l'hyène. Voilà le plus sot des animaux (il l'est réellement quand on sait que l'hyène ne défend que ses intérêts, et il est vrai que pour ces derniers, il devient carrément idiot), voilà une hyène qui devient vassale du lion qui, du reste, l'a envoyé gouverner la province de Bissabor, cette province mythique, eldorado des forêts de sa majesté Mbarodi. Comme toujours l'hyène faillira, et guidée par sa gourmandise, voilà qu'il oublie les devoirs attachés à sa mission, qui est de ristourner au lion les parts qui lui sont reviennent... Je n'en dirai pas plus ceux qui liront « Parabole de Bissabor » apprécieront à la fois le talent de l'auteur, et surtout de découvrir une nouvelle facette de l'hyène. Néanmoins comme tout premier écrit, le lecteur aura l'amabilité de pardonner à ce premier jet les faiblesses du débutant. Toutefois, il est clair que Yaffa a pris le pari de s'imposer demain comme un conteur du Fouladou, à la manière d'un Louis Camara, devenu conteur d'Ifa.