Description du livre
Cette étude se concentre sur le retour du récit tel qu'il est appliqué par les historiens de la littérature. Tout au long des années 1980, la critique sur le caractère hermétique de nombreux textes postmodernes s'est faite de plus en plus forte : les romanciers ont exprimé le souhait de rétablir les liens entre le lecteur et les textes ainsi qu'entre les textes et la réalité extra-littéraire. De nombreux auteurs de fiction se sont lassés du formalisme et rétablissent les conventions du réalisme, sans toutefois les utiliser de manière passive. Les historiens littéraires qui s'intéressent au roman européen post-postmoderne ou postmoderne tardif s'accordent à dire que les techniques conventionnelles sont adoptées de manière nouvelle, et que toutes les tendances du XXe siècle qui ont critiqué et tenté de dépasser le réalisme du XIXe siècle laissent leurs traces sur le roman contemporain : il pourrait s'agir de formes hybrides combinant réalisme et postmodernisme.
Cette étude porte sur la notion, souvent avancée par des commentateurs du roman contemporain, du retour à la narration. Le romancier contemporain s'opposerait à l'hermétisme du roman postmoderne et désirerait rétablir le lien entre le texte et son lecteur et entre la littérature et la réalité extralittéraire. Les écrivains se lassent du formalisme et reprennent les conventions du réalisme sans toutefois les appliquer passivement ; l'auteur actuel n'envisage pas de restaurer une forme traditionnelle, mais de réécrire au second degré certains modèles romanesques afin de mieux représenter le monde contemporain. Le roman contemporain serait donc une forme hybride qui combine des tendances réalistes et postmodernes.