Description du livre
Depuis la lecture que Leo Strauss a proposée en
1953 (Droit naturel et histoire), nombre d’études
consacrées à Hobbes ont mis entre parenthèses
l’idée qu’il serait matérialiste d’un point de vue
ontologique : tout ce qu’on peut dire, selon cette lecture, c’est que
chaque objet se représente, pour Hobbes, sous la forme d’un corps,
et la pensée hobbesienne de la nature, de l’homme, de la politique,
de la religion et de l’histoire ne requerrait aucune présupposition
ontologique. En dépit des inconvénients d’une telle lecture, elle
semble avoir résisté aux diverses corrections et critiques dont elle a
depuis fait l’objet. Pourquoi éprouve-t-on le besoin de lire Hobbes
sans le matérialisme ? Ou, inversement pourquoi persiste-t-on aussi
à vouloir parler de matérialisme de Hobbes alors que le concept est
absent de l’oeuvre ? Il fallait donc revenir sur cette question et ce
qu’elle engage dans la compréhension de Hobbes (les diverses parties
de sa pensée et son unité). Plus largement, interroger le matérialisme
de Hobbes implique d’interroger le sens du matérialisme
lui-même. Il ne s’agit donc pas seulement de demander si Hobbes
recèle ce que nous attendons d’un matérialisme, mais aussi de voir
en quoi la lecture de Hobbes conduit à problématiser ce concept.
Pour toutes ces raisons, il valait la peine de revenir sur les rapports
entre Hobbes et le matérialisme.
Jauffrey Berthier est maître de conférences en philosophie à l’Université
Bordeaux-Montaigne et membre du Groupe Hobbes du Laboratoire
de recherches SPH de Bordeaux.
Arnaud Milanese est maître de conférences en philosophie à l’École
normale supérieure de Lyon, docteur en philosophie de l’université Paris
IV- Sorbonne et membre du Groupe Hobbes.
Avec les contributions de Jauffrey Berthier, Nicolas Dubos, Charles Le Bon
N’Kourissa, José Médina, Arnaud Milanese, Emilio Sergio, Jean Terrel,
George Wright.