Ce sont les petits riens du quotidien qui font l’originalité et la subtilité de l’œuvre de Jules Renard. Né en Mayenne en 1864, il n’a pas connu une enfance très heureuse. Envoyé très jeune en pension avec son frère aîné, il accumule les prix, mais renoncera au concours de l’École normale en 1882. Il décide cependant de rester à Paris, et fait son apprentissage en fréquentant les cafés littéraires.
Il publie à compte d’auteur ses premiers vers et nouvelles à partir de 1886, mais sans beaucoup de succès. À la fin de 1889, il s’investit avec quelques autres écrivains dans le sauvetage du Mercure de France, pour lequel il écrit régulièrement pendant trois ans, tout en collaborant à de grands journaux parisiens.
En 1894 paraît Poil de Carotte, récit par petites touches de son enfance provinciale, qui annonce les grands succès. Il fréquente alors Alphonse Allais, Edmond Rostand, Sarah Bernhardt, et fait monter successivement le Plaisir de rompre et le Pain de ménage avec Lucien Guitry. Il se partage entre la Nièvre, terre natale des Renard, et Paris; la mort de son père, qui s’est suicidé d’un coup de fusil, le renvoie à ses souvenirs d’enfance à Chitry-les-Mines, dont il devient maire. Il adhère à la même époque aux idées socialistes de Jaurès, collabore à L’Humanité et prend parti pour Dreyfus.
Succédant en 1907 à Huysmans à l’académie Goncourt, il se montre un académicien modèle, mais connaît des ennuis de santé. Il meurt prématurément en 1910 à l’âge de 46 ans en laissant un volumineux et précieux Journal.